Les carrières
Avec l'essor de la ville de Paris vers les XII et XIIIe siècles, la demande de matériaux de construction se fait de plus en plus grande. Pour préserver les terres cultivables, les carrières ne sont plus creusées à ciel ouvert mais en sous-sol. On estime qu'aujourd'hui près de 300 km de galeries héritées d'anciennes carrières parcourent Paris en sous-sol. En 1777, on crée l'Inspection générale des carrières (IGC), chargée de prévenir les effondrements.

Les catacombes
Au XVIIIe siècle, les cimetières de Paris débordent littéralement, en particulier celui des Saints-Innocents. Les autorités, confrontées à ce problème d'insalubrité publique, décident de déplacer les ossements dans d'anciennes carrières de calcaire situées alors en périphérie de la ville. Ces ossuaires furent rebaptisées en référence aux catacombes de Rome. Les catacombes ne constituent cependant qu'une petite partie du réseau qui s'étend sous la capitale.


Accès strictement interdit
L'accès aux catacombes et carrières de Paris est strictement interdit par la loi. Un arrêté préfectoral du 2 novembre 1955 énonce, entre autre, qu'il est "interdit à toute personne non munie d'une autorisation émanant de l'Inspection Générale des Carrières d'ouvrir les portes et trappes d'accès aux escaliers et puits à échelons ou autres des anciennes carrières, [...] de pénétrer et de circuler dans les vides des anciennes carrières s'étendant sous l'emprise des voies publiques de la Ville de Paris."

                      

 

 

Atlas du Paris souterrain

 

 La doublure sombre de la ville-lumière

de

Alain ClémentGilles Thomas

Le Paris souterrain court sur des centaines de kilomètres. Sans lui, pas de vie, pas de ville. Galeries de carrières, cryptes médiévales, catacombes, égouts haussmanniens, métro et autres ouvrages ferroviaires, abris de Défense passive, galeries techniques diverses...le monde mystérieux du sous-sol garde la mémoire de l'histoire tout en jouant les coulisses de la Ville lumière dont il abrite, dans l'ombre, la complexe machinerie. A la différence de la ville en surface qui a pu, à différentes reprises, céder aux tentations de la table rase, la ville souterraine ne saurait supprimer sans conséquences un étage de son histoire ; elle doit s'accepter comme un système global dont l'équilibre repose sur l'acceptation des héritages du passé. Ce n'est pas la moindre séduction de cette cité enfouie dont l'appel résonne comme une invitation à descendre l'escalier sans fin de tous les Paris.